Confinement, coronavirus, distanciation sociale. Il y a encore un an et demi personne n’imaginait que ce vocabulaire ferait partie de notre quotidien. Depuis plus d’un an, le monde entier a découvert les contraintes d’un monde en situation de pandémie. Dans ce cadre, chacun·e a dû faire preuve de résilience et s’adapter. Cette situation n’a pas épargné le monde de l’ECSI (Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale). En effet, comment rendre compte des interactions humaines, de leurs contradictions en prenant en compte les protocoles de distanciation et en ayant un accès restreint à nos interlocuteur·rice·s ? Comment exercer sa pleine citoyenneté quand bon nombre de nos libertés sont restreintes ? Enfin, comment porter un regard sur les solidarités locales mais surtout internationales quand les frontières sont fermées ou risque de l’être de nouveau?
Concrètement, quels furent les impacts de la pandémie sur le milieu de l’ECSI ?
Le confinement : le temps de la prise de conscience ?
Dès mars 2020, l’ensemble de la population mondiale a pu expérimenter les effets de la pause qu’ont représenté les différents confinements pour la planète. Pendant quelques semaines, le monde entier s’est arrêté. Dans de nombreux endroits de la planète, la nature a repris ses droits. La meilleure illustration de ce répit a sans doute été le recul du jour du dépassement au 22 août. Alors qu’un an plus tard il était de nouveau avancé au 29 juillet.
Un vocable spécifique a accompagné ce sursaut de prise de conscience. Au printemps 2020, le monde entier se prenait à imaginer un « monde d’après » en accord avec le respect à la fois de la planète mais aussi de l’humain. La crise sanitaire et le télétravail ayant fait surgir des aspirations à plus d’égalité et de dignité.
En ECSI, s’appuyer sur le vécu des publics de la pandémie pour mettre en évidence notre approche systémique
La pandémie a donc pu amener chez beaucoup des réflexions facilitant nos approches. Le monde s’éveillait aux réalités d’un monde globalisé et ultra connecté.
La vitesse d’expansion de la pandémie a sans doute permis à bon nombre de citoyen·ne·s de se rendre compte du degré d’interdépendance de tous les acteurs. Si un État fermait ses frontières, alors un autre ne recevrait pas l’approvisionnement nécessaire à la survie de sa population.
Si un acteur s’accaparait les technologies liées au vaccin, c’est tout une partie de la population mondiale qui serait décimée. Enfin et surtout, si certains États n’avaient pas les moyens de financer la vaccination de leur population, c’est la planète entière qui devrait vivre avec le virus.
L’expérience de la pandémie et le vécu des publics nous permettait ainsi d’illustrer l’approche systémique propre à l’ECSI. Restait alors la question de la mise en place concrète des interactions et des activités.
De nouveaux outils créés pour respecter les nouveaux protocoles
L’ECSI se nourrit de l’interaction entre tous les acteurs concernés et les place dans une posture d’échange, d’auto-construction et de formation. Rapidement, s’est posée la question de ces interactions dans le respect des nouvelles normes de distanciation.
Le premier réflexe a évidemment été de faire appel aux nouvelles technologies. L’ensemble de l’écosystème de l’ECSI s’est ainsi plongé dans les méandres des plateformes numériques afin de transposer ses activités aux modalités du distanciel. Comment rendre vivants des échanges quand les interlocuteur·rice·s sont aux 4 coins d’un département ? Comment rendre nos publics acteurs de séance sans pouvoir les accompagner physiquement dans leurs questionnements et leurs prises de consciences ?
Tous ces questionnements ont traversé et traversent encore l’ensemble des éducateur·rice·s. Néanmoins, chacun·e a dû intégrer dans sa pratique des outils de sondage à distance, de réalisation de nuage de mots en temps réel. Ces outils, aujourd’hui maitrisés peuvent également apporter une plus-value à nos animations. Ils peuvent permettre notamment aux publics de s’exprimer plus librement et de manière anonyme afin de contribuer aux débats du groupe.
Le contexte a ainsi imposé à tous et toutes de remettre en question ses pratiques. Cependant, si je peux faire en sorte de transposer un escape game pour le mettre en œuvre en visio, est-ce vraiment aussi pertinent ? Si un outil comme RicheS ? peut s’utiliser sous un format numérique, est ce qu’il permet les mêmes questionnements que lorsqu’il est utilisé en présence de tous les acteurs rassemblés ?
Ainsi la pandémie, au-delà de tous ses impacts, aura permis de véritables questionnements autour de nos pratiques en ECSI. L’utilisation de nouveaux outils virtuels ouvre de nouvelles opportunités quand à la portée géographique de nos actions de sensibilisation. Il n’en reste pas moins que cette expérience renforce notre volonté de rencontres physiques et humaines avec les publics, notamment pour accompagner le passage à l’action !